Comme chaque année
depuis sa création en 1992, le Grand Prix Lorenzo Natali a été remis ce 3 mai,
lors de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse.
Louis Michel, commissaire européen en charge du développement
et de l’aide humanitaire a honoré la journaliste malaise Leu Siew Ying pour son
article « From Village Protest to
National Flashpoint » qui raconte comment un groupe de villageois a
tenté d’obtenir la destitution d’un élu local suspecté de faits de corruption,
en Chine et comment ils ont subi les foudres des autorités locales au travers
d’arrestations et de détentions arbitraires, notamment. Il met en avant la
prise de conscience du peuple chinois et les balbutiements de la démocratie
locale.
Le prix Lorenzo Natali récompense également trois
journalistes par région du monde. Ainsi, ils sont quinze à être récompensés.
Leu Siew Ying a ainsi obtenu le 1er prix pour la région Asie
Pacifique. Tanya Farber, pour l’Afrique du Sud, Mauri Konig, pour le Brésil,
Michael Tierney pour le Royaume-Uni ainsi que Talal El-Atrache pour le Liban
sont les premiers lauréats des prix régionaux.
Peu médiatisé chez nous, ce prix a pourtant un
retentissement important dans certaines régions du monde comme en témoigne le
lauréat du deuxième prix pour l’Afrique, Robert Mugagga : « Je suis très heureux d’être deuxième parmi
tous ces grands journalistes du continent mais le plus important finalement,
c’est l’impact qui ça peut avoir pour l’histoire que je raconte ».
Même opinion pour Leu Siew Ying qui explique : « C’est fantastique d’avoir gagné cette distinction surtout pour les
villageois qui se sont battus pour dénoncer la corruption. » Elle
considère son prix comme un signal important en direction du gouvernement chinois.
De son côté Louis Michel a loué le travail des journalistes
qui oeuvrent pour les droits de l’homme et la démocratie. Selon lui ce prix est
important car « La liberté
d’expression, la promotion de la démocratie et des droits de l’homme sont
étroitement liés au développement économique et social. Sans liberté de presse,
pas de démocratie ! » Et d’insister dans un élan inspiré :
« Il n’existe pas de bon journalisme
sans l’impertinence qui renvoie ceux qui ont du pouvoir à leur conscience ».
Le prix Lorenzo Natali qui met en avant le travail de
journalistes qui oeuvrent pour les droits de l’homme et la démocratie, a été
crée en 1992. C’est un prix véritablement international, pour preuve, les 1529
journalistes de 165 pays ont participé cette année. Pour les départager, leurs
articles ont été envoyés à l’école de journalisme de Berlin, qui a opéré un
premier choix très rigoureux. Ensuite, c’est un jury composé d’anciens
lauréats, de journalistes et de membres d’ONG comme Reporter sans Frontières ou
Amnesty International qui prend le relais et qui fait une ultime sélection pour
arriver aux quinze finalistes.
Bruno Van Dam