Ce jeudi s’ouvre le procès du major Bernard Ntuyahaga à la cour d’assises de Bruxelles. Ce militaire rwandais va être
interrogé, entre autre, sur son rôle dans la mort des dix casques bleus belges.
Le major
Ntuyahaga est l’officier qui aurait convaincu les dix soldats belges de rendre
leurs armes. C’est probablement lui qui les a ensuite conduit au camp Kigali où
ils ont fini par être massacrés.
Les
familles des victimes qui se sont constitué partie civile espèrent enfin en
apprendre plus sur les circonstances de la mort de leurs proches. Car beaucoup
de questions restent encore en suspens.
Treize ans
après les faits, on ne sait toujours pas pourquoi le lieutenant Lotin et ses
hommes ont accepté de se laisser désarmer, pourquoi ils ont été emmenés au camp
Kigali, ni dans quelles circonstances exactes ils ont été assassinés. Pourquoi
ont-ils été tués ? Le major Ntuyahaga avait-il reçu des ordres
particuliers et de qui venaient-ils ? A-t-il joué sur la rumeur
anti-Belges qui voulait que ce soit nos soldats qui aient abattu l’avion du
président Habayarimana ?
Nul doute
que les réponses à ces questions et à beaucoup d’autres encore sont très
attendues par les familles de nos dix paras qui réclameront la vérité au major
Ntuyahaga. Celui-ci est clairement un personnage clé dans cette histoire. Jusqu’ici,
il nie toute implication dans la mort de soldats de la paix. Durant
l’instruction, il a modifié plusieurs fois sa version des faits. Reste à savoir
celle qu’il exposera à la cour lors de son procès.
C’est le
troisième procès « Rwanda » tenu en Belgique. L’accusation est basée
en partie sur la loi de compétence universelle. Le procès devrait durer huit
semaines. Le premier acte se déroulera ce jeudi avec la toujours délicate
constitution du jury d’assises.
Bruno Van
Dam