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Bruno Van Dam - Blog
15 mai 2007

La situation varie énormément d’une maison à l’autre

 

Julie est ergothérapeute. Elle a eu l’occasion au cours de son parcours professionnel de travailler dans des maisons de repos privée mais aussi dans un établissement qui dépendait du CPAS d’une des communes de Bruxelles. Le bilan de ses quelques années de travail est déjà très contrasté.

 

« Au niveau du personnel, la différence n’est pas énorme. Disons simplement que dans la maison de repos dépendant du CPAS, le personnel était peut-être plus nombreux que ce qui est demandé dans les normes. Ceci pour une question de budget. Au CPAS, on bénéficiait de l’aide de la commune pour certaines choses, par exemple, on pouvait utiliser le bus communal pour emmener les résidents lors des sorties. C’est le genre d’économie qui fait que pour certaines choses le travail est plus facile dans ce contexte.

Dans le secteur privé, la philosophie de travail dépend énormément de la direction. J’ai connu une maison où les directeurs n’étaient là que pour faire de l’argent et ne préoccupaient qu’assez peu du bien être des résidents et de leurs employés. Dans cette maison, la pression était telle qu’il était très mal vu de prendre ses pauses, par exemple. Peu importait la façon dont le travail était fait du moment qu’il était fait. La direction rognait sans cesse sur le matériel dont j’avais besoin pour faire un travail de qualité avec les gens qui en avaient besoin.

D’ailleurs, les membres de l’équipe soignante étaient traités de manières très différentes. Il est beaucoup plus facile de recruter une aide soignante ou une ergothérapeute qu’une infirmière. Cette pression constante et ce chantage au travail sont insupportables. Dans certaines maisons, c’est monnaie courante. Pas partout heureusement, mais malgré tout, ça ne devrait pas exister ! Souvent dans ce genre de maisons, gérées par des gens qui s’intéressent principalement à la rentabilité, il existe d’autres comportements révoltants. J’ai travaillé pour un directeur qui disait clairement aux résidents que si la situation et le service dans la maison ne leur plaisaient pas, ils pouvaient s’en aller. C’est scandaleux quand on connaît les délais d’attente pour avoir une place dans un établissement à Bruxelles.

Il est dommage que des gens pareils soient autorisés à gérer une maison de repos. La dimension humaine est tellement importante. Pour remédier à ça, il aurait fallu peut-être plus d’inspections surprises. Les inspecteurs qui préviennent de leur visite passent à côté de beaucoup de choses !

Heureusement, les choses ne sont pas aussi pitoyables partout. Je connais des maisons où l’ambiance de travail est beaucoup plus agréable et où on considère les résidents avec tout le respect auquel ils ont droit.

Je voudrais aussi souligner l’importance de la famille. Sa présence aux côtés de la personne âgée est importante. Elle est complémentaire de tout ce que l’équipe médicale, paramédicale et d’animation peut faire dans son travail de tous les jours. »

 

Bruno Van Dam

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