Homéopathie - Un allié pour un hiver sans encombre ?
Article - test rédigé le 24 novembre pour le groupe Vivio
Homéopahtie
Un allié pour un hiver sans encombre?
Quelle est la réelle efficacité de
l’homéopathie pour lutter contre les petits bobos de l’hiver ?
Apporte-t-elle des solutions ou n’est-ce qu’un effet de mode vers des médecines
dites douces ? La polémique sur l’homéopathie reste vive mais on peut
tenter d’apporter des éléments de réponses.
Les
températures diminuent, les précipitations augmentent. Le ciel est gris et
l’horizon est bas. Pas de doute, le cycle des saisons fait son œuvre et l’hiver
est à nos portes. Il entraîne dans son sillage tout un cortège de petits
désagréments physiques : maux de gorge, toux, rhumes, refroidissements,
état grippaux. Chaque année, à cette période, les homéopathes accueillent dans
leurs cabinets des patients désireux de faire une petite cure en prévision de
la mauvaise saison.
L’homéopathie est-elle
réellement efficace contre ces affections ?
Le docteur
Pascale Franck, homéopathe nous éclaire : « Oui, l’homéopathie peut se montrer efficace contre ces petits soucis de
santé. Car lutter contre ce genre de problèmes, c’est travailler au
renforcement du système immunitaire, c’est une des base de l’homéopathie. »
En effet,
l’homéopathie par du principe que chacun d’entre nous possède une énergie
intrinsèque, appelée la « force de vie ». Les symptômes d’une maladie
seraient les signes du dérèglement de cet équilibre énergétique intérieur. D’où
l’importance d’un système immunitaire fort qui a logiquement comme conséquence
une meilleure résistance aux bobos de l’hiver.
Le docteur
Franck poursuit: « En automne,
j’ai effectivement des patients qui viennent me voir pour faire un petit bilan
et préparer leur corps aux conditions de l’hiver. » Malek Gaffa,
pharmacien homéopathe le confirme : « Beaucoup de gens demandent une petite cure homéopathique pour se
préparer à l’hiver. En préventif, les médicaments homéopathiques ont beaucoup
de succès. Je dirais qu’une part importante de la clientèle vient directement
sans passer par un homéopathe. Ils me demandent conseil ou ils pratiquent
l’automédication et savent précisément ce qu’ils veulent. » On pourrait
croire que pour ce genre de petits bobos de l’hiver, l’automédication n’est pas
un problème.
Pourtant,
le docteur Franck la déconseille pour deux raisons. D’abord parce que, contrairement
à ce que l’on croit trop souvent, l’homéopathie peut être dangereuse quand elle
est mal utilisée. Ensuite parce que l’homéopathie est une discipline médicale
où la personnalisation est très importante. « D’une manière générale, le dialogue avec le patient est primordial en
homéopathie. Je ne tiens pas seulement compte des symptômes du patient, je
tente aussi de déterminer toute une série d’éléments qui vont entrer en ligne
de compte lorsque je devrai prescrire un médicament, comme le style de vie par exemple.
L’homéopathie, c’est aussi être à l’écoute de son corps et de ses réactions.
C’est pourquoi ces questions sont si importantes » Cette personnalisation est un des principes de base de
l’homéopathie. Cela explique pourquoi les premières consultations avec un
homéopathe sont assez longues.
Mais que
peut offrir l’homéopathie au point de vue curatif ? Si le patient vient
pour une affection typique de l’hiver comme un rhume ou un mal de gorge,
l’homéopathe lui prescrira un médicament après lui avoir poser toutes les
questions nécessaires. Il est important, par exemple, de déterminer si le souci
de santé qui se pose est ponctuel ou chronique car le traitement sera différent
selon les cas.
Limites de
l’homéopathie pour soigner les bobos de l’hiver
La première
limite est probablement l’homéopathe lui-même comme l’explique le docteur
Franck : « Le médecin a ses
limites, dans l’étendue de sa connaissance, dans sa façon de l’exploiter et
aussi dans son accueil du patient et de
ses spécificités. Mais ceci est vrai également en médecine générale. »
Une seconde
limite et non la moindre de l’apport de l’homéopathie est l’absence de preuves
irréfutables de son efficacité médicale. La polémique n’est jamais bien loin
lorsque ce sujet est abordé. Les pro et les anti homéopathie s’affrontent
depuis de longues années à coup d’études contradictoires mais sans jamais
parvenir à établir de conclusions indiscutables. Les pro invoquent le fait que
l’action des médicaments homéopathiques est prouvée par une expérience de 200
ans. Ils mettent aussi en avant des études de cas parfois très anciennes mais
dont les fondements scientifiques sont souvent remis en cause par les anti. Ceux-ci
assimilent l’homéopathie a un placebo. Le docteur Franck nous donne son point
de vue « Il existe peut-être un
effet placebo en homéopathie mais c’est également le cas en allopathie et je
n’ai pas de raisons de penser qu’il serait plus important en homéopathie. De
plus dans un cas comme dans l’autre, l’effet placebo est un allié important
dans le processus de guérison. »
Reste un
élément qui nuance le débat. En Belgique, l’homéopathie n’est pas remboursée
par la sécurité sociale faute d’efficacité prouvée. Pourtant, certaines
mutualités ont choisi de rembourser une partie des médicaments homéopathiques.
Sans doute parce que, d’une manière ou d’une autre, elles y voient un avantage
qualitatif pour la santé de leurs affiliés. A chacun de se faire une opinion.
(Encadré)
L’homéopathie
en quelques principes
L’homéopathie
a été développée par le docteur Samuel Hahnemann à la fin du 18ème
siècle. Elle repose sur quelques principes de base. L’un des plus important est
le principe de similitude : pour guérir d’un affection, il faut choisir un
médicament qui produit les mêmes symptômes que ceux qu’on désire guérir. Le mal
par le mal en quelque sorte. Mais pas sans précautions préalables. Les remèdes
homéopathiques sont dilués de très nombreuses fois avant d’être administrés au
patient. A chaque dilution, il sont secoués énergiquement ce qui leur confèrerait
une meilleure efficacité. C’est la dynamisation.
(Fin de
l’encadré)